vendredi 14 janvier 2011

PAN !








Pistolet à plomb, carabine à plomb. La mode des armes à plomb a dû traverser la France dans les années soixante-dix, car en parlant avec d'autres de ma génération, je remarque qu'il n'était vraiment pas rare qu'une arme et quelques cibles traînent au fond d'un placard, à peine dissimulés. Le monde change. Il n'était pas inimaginable à cette époque qu'un père s'entraîne au tir avec son enfant. Et il n'était pas hallucinant que l'enfant puisse retrouver l'arme sans difficulté, le mercredi quand il rentrait du collège, deux heures plus tôt que le reste de la famille.
L'enfant de douze ans, ce jour-là, c'était moi. Deux heures hebdomadaires à combler. C'était le printemps, il faisait beau, et j'avais déjà passé les mercredis froids et sombres de l'hiver à fouiller la maison à la recherche d'images potentiellement érotiques ou du moins instructives. Ce moment était celui de l'interdit, du secret. Moi, seul dans la maison. Il n'était pas question de travailler. Une séance de tir au pistolet à plomb était bien plus adéquate.
Je m'étais installé sur la terrasse qui longeait la maison de bout en bout, côté jardin. Une longue bande de carrelage rouge à laquelle ma cible, punaisée sur un manche de bêche, donnait des airs de stand de tir. Tantôt Montand tantôt Delon, j'alternais les poses. De mon point de vue, tout était absolument réel. Et ça l'était.
À cette époque Julia et Enzo devaient être âgés de six et neuf ans, ils aimaient avoir un ami de douze ans, et moi j'aimais avoir ces petits amis qui constituaient en quelque sorte mon premier public. Ils étaient entrés, s'étaient installés sur les marches à mes côtés n'attendant rien de moi que le début du spectacle. Et je leur en donnais, du spectacle. Un tir de dos, un tir "french-cancan", un tir tête en bas entre les jambes... Parce que j'étais un grand de douze ans, chaque action était précédée d'un instant pédagogique. Précision + sagesse = sécurité. Je leur montrais un canon vide, un canon chargé. Leur expliquais le principe de l'air comprimé : lorsqu'on presse la détente, le pistolet libère soudain dans le canon une décharge d'air qu'il gardait comprimé. L'air en sortant propulse un petit plomb en forme de diabolo que nous avions placé à l'entrée du canon. Là. Dans ce sens. Simple comme bonjour. Canon vide. Canon chargé. Si personne ne met de plomb, il est vide. Pour l'instant il est vide, on voit le ciel au travers. Vu ?
Mon public était ravi. Après un court entracte, je décidais de faire passer l'intensité dramatique au cran supérieur. Attention les amis, maintenant, je vais me suicider sous vos yeux. Je plaçais le canon (vide) sur ma tempe. Les enfants n'en croyaient pas leur yeux. Mais que... Ne vous inquiétez pas, je sais parfaitement où je vais, j'ai douze ans.
Pan.
Merde.
Je restais debout l'œil dans le vide, l'arme balançant au bout de mon bras. J'essayais de comprendre la nature de ce pincement douloureux. Certainement l'air comprimé, une décharge bien appuyée contre la tempe, ça ne peut pas faire de bien. Mais quand même. Je m'affalais sur un fauteuil et enjoignais mes deux camarades de rentrer chez eux dans la plus grande discrétion, ce qu'ils faisaient sans discuter. Et me laissais aller, m'enfonçant de plus en plus profondément dans le fauteuil, le bras armé pendant par dessus l'accoudoir. Les derniers rayons du soleil formaient un peigne au travers des rangs de peupliers. Un vent frais caressait mon front. Tandis que je perdais connaissance, un filet de sang descendait le long de ma joue. Al Pacino.

Personne n'aimerait être ma maman en cette fin d'après-midi.
Son cri et la chute de ses sacs me réveillaient. Je n'étais donc pas mort. Réalisant l'horreur que représentait cette scène pour ma mère, je me dépêchais de lui expliquer qu'il n'y avait pas de plomb dans mon crâne, que j'avais simplement été tapé par l'air comprimé. La douleur et l'absence de goûter m'avaient ensuite fait tourner la tête. Mais j'allais bien. Et c'était vrai. Mais tout de même, nous partions à la ville faire une radio.
Le radiologue nous présentait un premier cliché : ma tête de profil. Au centre de mon crâne, juste au dessus de l'oreille. En suspension. Un petit diabolo de plomb, ratatiné. Comme au beau milieu de mon cerveau. Mais ?! Ça n'est pas possible, pas LÀ !! Pas en plein milieu ! Je devrais être MORT ! Calmez-vous. De profil, comment voulez-vous qu'on sache s'il a pénétré la boîte crânienne ou s'il est écrasé dessus... Attendons le cliché de face. Le radiologue sortait et rentrait à nouveau dans la pièce nous tendant un second cliché. Ma tête de face. Et au dessus de mon oreille, clairement HORS de mon cerveau, le petit diabolo de plomb écrasé contre l'os semblait me dire "que cela te serve de leçon".





Le médecin remarqua que le plomb, après s'être écrasé contre mon crâne, avait ripé de quelques centimètres sous la peau, mais vers où. Il allait falloir suivre son trajet pour aller le chercher. Pour cela, il fallait glisser une sorte d'aiguille à tricoter dans le trou et tâtonner jusqu'à toucher le plomb. On ne pouvait, bien évidemment, pas anesthésier pour cela. Une fois le plomb localisé (tic ! tic ! tic !) il fallait mémoriser l'itinéraire pour le reproduire avec une pince à épiler géante. Mais cette pince passait mal. Elle avait des difficultés à attraper le plomb (tic ! tic !) et à le tirer vers l'air libre sans le lâcher (tuc !). J'avais de la fièvre.
Mes ongles, mes dents, mes orteils s'enfonçaient les uns dans les autres.
Tout semblait me dire "que cela te serve de leçon".
Ce fut le cas.



mardi 21 décembre 2010

Carnaval animal !





Extraits du spectacle "Le Carnaval des animaux"
D'après Camille Saint-Saëns
Mise en scène Corinne et Gilles Benizio
Textes de Pierre-Dominique Burgaud, Corinne et Gilles Benizio
Arrangement musical : Albin de la Simone

Avec les comédiens-magiciens Carmelo Cacciato et Bertrand Crimet

Et les musiciens :

Lorraine Tisserant : voix et percussions
Marie Gremillard : violoncelle
Vadim Sher : Wurlitzer
François Lasserre : guitare, banjo et direction

vendredi 17 décembre 2010

Dans le métro ce matin

1240€ par mois / 151 heures = 8,2€ par heure.
8,2 / 60 minutes = 0,1366€ par minute.

Je suis moins cher qu'un appel.

mardi 14 décembre 2010

Les vaches





J'ai écrit et enregistré Les vaches à la maison pour le cinquième numéro d'une compilation de berceuses originales et gratuites : Have a good night. Vous pouvez télécharger librement cette compilation et envoyer vos enfants au 8ème ciel en cliquant sur le lien suivant :


HAVE A GOOD NIGHT #5


Les images (de vaches) planantes sont de Dom Labreuil

jeudi 11 novembre 2010

La journée de la gentillesse

Ce matin, rentrant de concert à Tours, je monte dans le TGV avec un sac plein de matériel très lourd, un sac à dos, un sac de costume et un clavier sur un chariot à roulettes. Le TGV est bondé, quinze personnes poussent derrière moi. Je suis en sueur et très stressé. Une dame âgée venant du centre du wagon décide de changer de voiture à ce moment précis, à contresens de toutes les personnes qui sont en train de monter dans la rame, dont moi.
Je fais la gueule et lui dit "vous voulez vraiment passer MAINTENANT ?" elle me répond en poussant vers l'avant "laissez-moi passer".
Moi : "pfffffff" en galérant pour la laisser passer. À ce moment une dame assise me dit "c'est la journée de la gentillesse". Moi, "Ah bon ? Ben elle a mal commencé !"
La dame me répond avec un ton d'institutrice :
"C'est vrai, mais vous aurez tout le temps de vous rattraper".
Ben merde !

samedi 30 octobre 2010

Vanessa Paradis par ADLS


Article paru dans le magazine Serge (version longue)


Je connaissais déjà Vanessa Paradis depuis quelques jours quand je l'ai véritablement rencontrée.
Nous étions une bande d'amis réunis autour d'elle et nous enregistrions depuis plusieurs jours ce qui allait être l'album Divinidylle. Nous jouions tous ensemble, casque sur les oreilles, et Vanessa chantait avec nous de l'autre côté de la vitre à côté de l'ingénieur du son. Il faut savoir que tous les disques ne se font pas comme ça, c'est une méthode plutôt "à l'ancienne".
Nous avions déjà mis plusieurs chansons en boîte les jours précédents dans une ambiance très détendue, mais ce soir-là, nous restions bloqués depuis des heures sur la chanson Junior Suite que nous avions déjà essayée dans trois versions différentes. Une très pop-baba-cool (trop), une très slow (trop) et une autre simplement moche. Nous étions découragés, il était très tard. Je me souviens que je voulais rentrer. Mais Matthieu Chedid avait proposé que nous en tentions une dernière version, accompagnée juste au piano. Par moi, donc. Vanessa était allée s'enfermer dans une cabine du studio et j'avais rejoint le piano dans une autre. Nous étions donc isolés, chacun dans sa pièce obscure, casques et micros grands ouverts, connectés l'un à l'autre par le son uniquement. Cette intimité soudaine m'avait rappelé que je ne connaissais presque pas Vanessa et m'avait beaucoup fragilisé, ce qui peut être bon pour la musique. Je l'entendais respirer dans mon oreille. Ce n'est pas rien. Alors j'avais décidé de jouer de la manière la plus douce et aérée possible. Le son dans le casque était magnifique. Vanessa avait commencé à chanter, pure et sensible. Après deux prises en apesanteur, nous étions allés rejoindre le reste du groupe qui nous regardait avec des yeux ronds et rouges.
Nous avions trouvé notre Junior Suite et je venais de rencontrer Vanessa.



Au mois d'août dernier, au lendemain de mon concert à Montréal, je recevais un message de Vanessa me proposant, à l'occasion de l'édition d'un best of, de ré-enregistrer deux de ses anciennes chansons pour en faire la version-qu'on-rêve-d'entendre-aujourd'hui. C'est une idée qui m'emballait. Je me souvenais de la tournée d'Alain Souchon pour laquelle nous avions un peu fait cela et j'avais adoré jouer et entendre ses superbes chansons dégagées du style qui les liait tant à leur époque et qui, je dois l'avouer, m'en gâchait parfois un peu l'accès.
L'enregistrement devait avoir lieu une semaine plus tard, dès mon retour à Paris. Nous allions devoir tout décider par skype. Alors, face à nos écrans, nous nous étions mis à rêver de Marylin et John perdus dans le désert, de Vagues à lames ou Scarabée enrobées de bois et d'air, d'instruments rustiques, doux, chauds, de piano, d'envolées de cordes, de couleurs brunes...
Au studio Ferber, une semaine plus tard, j'avais la trouille.
J'étais pour la première fois responsable d'un enregistrement de Vanessa. J'avais écrit pour un trio de corde. Elles arrivaient dans une heure et je ne les connaissais pas. Vanessa ne connaissait pas l'arrangement que j'avais écrit. J'avais bien essayé de le lui chanter par skype, mais le décalage de quelques secondes, et ma voix assez éloignée du son des violons, nous avaient compliqué la tâche...
Alors que je lui jouais au piano ce que pouvait devenir Scarabée, Vanessa, assise à côté de moi sur le tabouret me faisait une remarque qui montre bien la précision et la finesse de son rapport à la musique, et à l'émotion. Si tu dramatises le piano comme ça, je vais pleurer, c'est sûr, mais ce n'est pas ce que je veux. Ça doit être plus subtil.
Tout s'est très bien passé, en douceur, et à la fin de la journée, l'enregistrement de sa voix m'a confirmé que Vanessa est une interprète idéale : l'actrice et la musicienne en elles sont parfaitement équilibrées, épanouies. Elle est sûre, forte, et elle peut être fragile aussi. En remarquant ça, j'ai compris comme une évidence que plus la musique lui laissait de place, plus Vanessa était forte. Je me le suis tatoué sur le bras pour ne pas l'oublier (je déconne).
Les deux chansons nous ont beaucoup plu et rapidement il a été question de pousser cette idée plus loin. Faire un concert pour fêter la sortie du best of, en ajoutant treize autres chansons puisées dans son répertoire, les soumettant à la même remise en question : Qu'aime-t-on dans cette chanson, et comment voudrait-on l'entendre. Le rêve pour un arrangeur. Cette fois j'étais à Paris ou en Suisse, Vanessa était en Amérique. Skype chauffait ! Nous choisissions les chansons qui nous inspiraient, en négociant parfois : je n'avais pas envie de faire Dans mon café, mais elle la voulait absolument (Au final j'aime beaucoup la folie et la bizarrerie de cette chanson, et son début où Vanessa commence seule avec les percussions). Je voyais Joe le Taxi roulant à 200 km/h sur une autoroute, mais au ralenti. Je lui proposais dix idées pour I wouldn't dare mais aucune ne lui plaisait, je m'arrachais les cheveux ET la barbe. Parfois, en plein skype, pour lui faire entendre une idée, je partais dans la pièce à côté pour lui jouer un truc au piano, abandonnant Vanessa sur l'écran de mon mac, face à mon bureau vide... (j'aime l'incongruité de cette scène, vue par exemple par un homme préhistorique).
Nous parlions beaucoup de ce que nous voulions exprimer. Comment donner du relief à un concert en y excluant l'énergie pop-rock, l'électricité, mais en gérant avec précision les rapports entre les chansons. Comment frapper un grand coup en effleurant nos instruments (les instruments sonnent tellement mieux quand on les joue doucement). Comment on peut être aussi expressif en taisant quelque chose qu'en le criant. Comment nous pouvions faire entrer son public, plus habitué aux Zéniths et aux concerts puissants, dans un récital doux, où le silence est l'un des membres importants de l'orchestre !
Je lui parlais de mes amis, le groupe qui m'accompagne dans mes concerts, qui sont si avancés dans cette démarche. Raphaël qui joue des percussions sur des objets, des sachets, de sa boîte d'allumettes contenant 4 allumettes (5 font trop de bruit). De Pascalou qui joue tout ce qu'il veut sur tout instrument, avec une sensibilité et un style très affirmés, et bien sûr de François et de sa dentelle qu'elle connaissait bien puisqu'il était de la précédente tournée. Nous parlions d'un quatuor à cordes hyper-expressif, dont les membres joueraient éventuellement de la guitare, des percussions, chanteraient les chœurs...
Nous réfléchissions à la façon dont le mot acoustique était galvaudé (Christophe Maé en tournée acoustique avec basse et batterie, dans des Zéniths, tout le monde en tournée acoustique, pourquoi pas ma grand-mère en acoustique, les Bronzés en acoustique, ACDC en acoustique re-électrifié...).
Ce concert a eu lieu à la Cigale en novembre 2009. Très impressionnant pour nous, puissant, et frustrant car unique. Mais il nous a beaucoup plu à tous. Il est passé en janvier sur Canal plus. Et très vite, il a été question de le rejouer.

Nous sommes partis en tournée l'été suivant.
Après des heures de skype, le projet du concert était dessiné. Vanessa y jouerait plus qu'avant. De la guitare mais aussi une partie de clavier qu'elle avait trois mois pour maîtriser, ce qui ne lui faisait pas plus peur que ça. Nous allions ajouter Bliss, Be my Baby, When I say, plein de chansons que j'aime et qui me donnaient plein d'envies et d'idées, et puis Tandem que je n'aime pas trop. Mais nous allions trouver un truc sympa... Et nous allions vivre un très beau moment musical et humain, tous ensemble. Musiciens, techniciens, la main dans la main, heureux, beaux, nus, chantant l'amour et les fleurs. Je déconne. Mais pas tant que ça.
Théâtres, théâtres antiques, Casino de Paris, l'hallucinant Opéra Royal du château de Versailles... de beaux endroits, des endroits à l'acoustique et à l'atmosphère en accord avec nos choix musicaux. Et du champagne.
Et très vite, il a été question de recommencer... mais à l'étranger. Et pas n'importe lequel : l'étranger non-francophone. Depuis que je ne joue plus avec Salif Keita (dix ans) mes occasions de jouer devant des étrangérophones se comptent sur les doigts de Django Reinhardt. Donc, avec une joie mêlée d'orgueil, après une semaine aux folies Bergères à Paris fin janvier, nous nous envolerons pour Istanbul, Londres, Tel Aviv, Los Angeles, New-York, Montréal.
Enfin, s'envoler... je préfère pas trop prendre l'avion, moi. Je crois que je vais suivre en optimiste.






vendredi 8 octobre 2010

In-sect.tv





Interview réalisée par Mathieu B. Michon pour le blog In-sect.tv où il est question de la Loge, de l'absence de sonorisation, de fragilité...

samedi 2 octobre 2010

La Loge, 2010




Voici une vidéo, prise par un spectateur, qui raconte bien ce que permettaient les concerts à la Loge en 2010. Pas de sono, 90 personnes maxi. Pas de chichis...
J'en garde un très grand souvenir.

lundi 12 juillet 2010

Be my baby !




Vanessa Paradis - Be my baby (extrait du dvd Une nuit à Versailles)

Avec :
Albin de la Simone - wurlitzer, sifflement, arrangement
François Lasserre : banjo, vibratone
Pascal Colomb : basse, vibratone
Raphaël Chassin : percussions
Karen Brunon : violon
Akemi Fillon : violon
Christophe Briquet : alto
Elsa Fourlon : violoncelle

Filmé par François Goetghebeur et sa clique
Mixé par Olivier Lude

samedi 1 mai 2010

Iggy Pop et Catherine Ringer




Extrait de la Musicale diffusée en mai 2009 (Canal +)

Avec :
Parc Phaneuf : clarinette
Éric Mula : trompette
Michaël Joussain : trombone
Geoffrey Burton : guitare
Albin de la Simone : orgue Hammond B3
Fabrice Eulry : piano
Hal Craigin : basse
Kevin Hupp : batterie

jeudi 10 septembre 2009

Studio 12





En duo avec mon amie la chanteuse Stéphanie Lapointe.

Enregistré à Montréal en septembre 2009 pour l'émission Studio 12 de Radio Canada.

Nous sommes magnifiquement accompagnés par Émilie Laforest et Marie-Pierre Arthur (voix), Joseph Marchand (guitare) et le quatuor des Mummies on the run, emmené par Mélanie Belair (violon).

D'autres vidéos de la même émission sont en ligne sur Dailymotion.

mardi 1 septembre 2009

Astral Montréal


















En août 2009, rentrant du Québec, j'ai ressenti le besoin de partager. 
Voici le récit d'une aventure hors du commun, entre dinosaures, kidnappings, clubs, art contemporain, peau humaine et femmes à poil.

Cliquez ici-même pour le lire depuis la page 1...


Les photos sont de Céline Gaudier.

vendredi 31 juillet 2009

Vertiges !




Sarah Murcia & Albin de la Simone
Vertiges de l'amour (bergman/Bashung)


Extrait de Nighting eighties, une émission de Paul Ouazan diffusée sur Arte durant l'été 2009.


Pour cette émission, Sarah et moi avions arrangé une bonne dizaine de tubes des années 80 (Sara perche ti amo, 99 Luftballons, Sweet Dreams, Ghostbusters...) pour quatre interprètes : Dave, Élise Caron, Marc Thompkins et Brad Scott, et un super orchestre (nous l'avions fait deux ans plus tôt pour les tubes de l'année 1967)


Paul Ouazan nous a demandé de nous y impliquer aussi en tant que chanteurs... on a choisi cette incroyable chanson de Bashung. Aujourd'hui j'adore chanter Vertiges de l'amour, et même si Sarah me manque, je la chante à chaque concert.


L'émission est en noir et blanc, elle est belle et étrange, comme tout ce que font Paul Ouazan et ses amis !

samedi 11 juillet 2009

ADLS selon Edwige


Le samedi 11 juillet 2009, par Edwige


Je ne sais pas pour vous, mais quand quelqu’un me touche (au sens figuré du terme évidemment !), c’est souvent parce que je devine en lui l’enfant qu’il a été. D’ailleurs je n’y suis pour rien, Albin de la Simone ne s’en cache pas...

au Café de la Danse, 
Paris, avril 2008


On l’a vu sortir d’une répétition avec son cartable (bon, c’était sans doute prémédité, mais ça marche pour moi), porter une veste rouge pétant assortie à la fourrure synthétique de son clavier ; il ne résiste pas à l’assaut des pains au chocolat, roule en scooter, et surtout, côtoie de drôles de créatures (une sirène sensuelle et possessive nommée Simone, un trio de sœurs végasiennes toxicomanes et hystériques, sans parler de toute la clique des pique-niqueurs : José Jambon, Francine Nappe, Hugo Table, Benjamin Pain, Anso Cisson, Frida Frigo, Marie Eau, Luc, Luke et Luque / les frères Transat [1]).
Bref, Albin, vous l’aurez compris, fait partie de ceux qui me touchent [2]. L’univers de l’enfance affleure dans plusieurs chansons sur un mode doux-amer où l’insouciance enfantine se heurte à la réalité absurde des grands. Dans la forêt d’Albin, les naïves jonquilles, crocus et perce-neiges se mêlent aux chardons et aux orties ; « [...] les deux lutins font une offrande aux deux ennemis qui les protègent » ; le bijou des contes de fées devient un misérable « diamant de verre poli », et la vie rêvée un « matelas de verre pilé » [3]. Cette chanson, derrière ses airs tranquilles et ses parfums d’innocence, résonne comme une charge contre la famille, le mariage, le divorce, avec tout ce qu’il faut d’ironie grinçante. Le refrain mené par les cuivres sonne un peu comme une plainte, avec un brin de nostalgie.


avec les choristes Rose et Barbara Barnes


L’enfant terrible [4]

Dans certaines chansons apparaissent en filigrane des sujets aussi inattendus que le divorce (Ils cueillent des jonquilles), le suicide (Ton Pommier) ou la pédophilie (Notre homme). Autant dire qu’il s’agit de sujets graves pour qui est habitué aux thèmes consensuels de la chanson française [5]. Quant au microcosme organique de Il pleut dans ma bouche, il nous rappelle avec poésie la douleur solitaire d’une dent arrachée – prétexte au chagrin, sans doute, que l’enfant éprouve alors que « [s]es parents dorment dans leurs deux lits » ?
Se prêtant volontiers à l’auto-fiction, Albin nous fait avec J’ai changé le récit d’une enfance et d’une adolescence hautes en couleur, que vient couronner la scène de dépucelage décrite avec truculence dans Non merci [6].
La relation frère-sœur trouve son pendant, à l’âge adulte, dans celle du couple explosif homme-femme : qu’est donc la chanson Du bon côté, sinon la parodie sado-masochiste d’une triviale scène de ménage : « Claque des dents tant que tu peux car une à une je les scierai » ? Le troisième album réactive ces thèmes dans Vendéen, mais cette fois-ci c’est la revanche féminine : « Sans mes mains c’est pas permis / D’avoir de jolis SEINS / Sans mes mains que tu mutiles / Que tu coupes à la SCIE ». Dans ces chansons, Albin parle à la première personne, et s’adresse à sa partenaire comme dans un dialogue quotidien. Ce procédé facilite l’identification des auditeurs. D’ailleurs, les chansons populaires suivent souvent ce modèle d’universalité : plus elles sont simples, plus il est facile de s’y identifier [7]. Toute modestie mise à part, Albin sort du cadre, non seulement parce qu’il cède sans vergogne à une facétieuse provocation, mais aussi parce qu’il travaille énormément son texte, d’une rare densité sonore.

Masculin-féminin

Combien de fois rencontre-t-on, dans les chansons d’Albin, d’allusions grinçantes à la relation de couple ? Combien d’allusions parodiques à l’érotisme ou, à l’inverse, au sentimentalisme outranciers ? Certes, Albin nous prodigue des rythmes denses, des mélodies simples qui nous trottent dans la tête des jours durant, mais il n’est pas permis de manquer le texte. Ce serait un crime de lèse-poésie. Bien des détours de phrase valent qu’on y prête l’oreille : « D’abord, je le devine, vous vous refuserez à céder comme celles en qui je suis passé. » Et oui, il faut l’entendre, cette préposition culottée, aussi discrète soit-elle, dans Avant tout I want you (le drame d’un mariage arrangé, qui fait de l’homme et de la femme les caricatures d’eux-mêmes, sur fond de romance à l’eau de rose). « Quand j’aurai du temps, on ira courir mouillés dans le vent sans craindre le pire. / Alors enrhumés, on s’enfermera, on boira du thé et on copulera. » et dernière phrase « quand j’aurai du temps tu seras partie » (Quand j’aurai du temps) [8] ; les promesses, les projets, la famille et le sexe se bousculant dans la joie et la bonne humeur...
Les clichés amoureux abondent et viennent nourrir l’imaginaire déjanté d’Albin pour créer une nouvelle « comédie humaine », légère et facétieuse. Le motif de la lettre enflammée réapparaît souvent (Avant tout I want you, Les Piranhas, J’aime lire, J’avais chaud). Dans Avril 4000, on pourrait croire qu’Albin s’est inspiré de l’expression « l’amour rend aveugle » dans le refrain « nous ne verrons que nous » répété inlassablement, jusqu’à saturation, l’idéal fusionnel donnant lieu à un texte poétique étonnant. En tout cas, une chose est sûre, l’amour frise souvent l’absurde (Elle aime, Tu es là, Je te manque, Vendéen).

Le théâtre du corps

Comme Albin le reconnaît lui-même, le corps tient une place de premier plan dans ses chansons, qu’il s’agisse des textes ou de leur mise en scène lors des concerts [9]. J’irais jusqu’à parler d’une anatomie quasi fantastique, dans Délice et Simone notamment. Dans la première chanson, Simone s’apparente à une étrange sirène, d’où une mélodie trouble, criblée de tritons, nous laissant imaginer la danse sensuelle, presque nuptiale dont elle gratifie Albin sans aucune pudeur. Ce « délice » musical s’élabore à partir de l’élément aquatique, qui concentre en lui-même tout le trouble et l’ambiguïté requis pour figurer la volupté. La créature, telle une algue mi-végétale, mi-humaine ou encore mi-humaine mi-méduse, laisse échapper de ses flancs alvéolés un exsudat vireux. Simone est une magicienne, une sorcière qui se fait un plaisir de cuisiner Albin. Son insidieuse féminité, que matérialisent ses « langues nodulées », le méduse : tel un « pacha transi », il est « prêt à mourir ». Dans le petit poème intitulé Simone, Albin est de nouveau transi, de froid cette fois puisque son ogresse marraine « [l’]enferme dans une chambre froide jusqu’au mois d’avril ».
Albin a, comme nous l’avons déjà évoqué, élaboré un mythe à partir de son patronyme. « Simone » est le nom d’une petite rivière de Picardie ; c’est elle qui a donné son nom à la drôle de créature apparue dès le premier album dans Délice. Elle a également fait une apparition remarquée dans le livret du deuxième album, imposant ses gribouillis sur le portrait d’Albin. Dans la généalogie des chimères d’Albin, on trouve, avant Simone, dans le premier album, le gang des piranhas terroristes (d’ailleurs victimes d’un Albin pyromane) : « Je crois bien qu’il y en a un géant qui joue dans le piano. » Les chimères d’Albin sont toujours mélomanes...

Notes

[1] Vous pouvez trouver leurs biographies et portraits respectifs sur le site de Benjamin Demeyer. Mon pique-nique est « un livre plein de belles histoires et un disque en vinyle tout blanc rempli de jolies chansons ». Y ont participé, entre autres, Albin de la Simone, Jeanne Cherhal, Superflu, Major de Luxe. J’en profite pour faire un peu de pub : il reste encore des collectors en supracolor, alors précipitez-vous avant qu’il ne soit trop tard !

[2] Il ferait bien partie de « Ceux qui veulent bien n’être / Qu’une simple fenêtre / Pour les yeux des enfants », pour citer les paroles d’Anne Sylvestre qu’Albin a lui-même reprises dans un trio, aux côtés de Vincent Delerm et Jeanne Cherhal ("les gens qui doutent").

[3] Moi qui ai bûché pendant un an sur les Illuminations de Rimbaud pour rédiger une maîtrise ennuyeuse qui s’empoussière aujourd’hui au fin fond d’une UFR de lettres, je ne peux cacher mon enthousiasme devant la musicalité d’une telle expression. C’est simple, et pourtant... Un pur plaisir sonore !

[4] J’aime bien la définition de la Wikipedia anglophone : « [...] a child who is terrifyingly candid by saying embarrassing things to adults, especially parents. The Webster’s Dictionary also defines an enfant terrible as an unusually successful person who is strikingly unorthodox, innovative, and/or avant-garde. »

[5] « Dans le domaine de la musique, le mot “variété” qualifie aussi des morceaux aux arrangements très sucrés, où le recours au thème de l’amour malheureux est systématique. », La marmite, coll. « Carré », La machine à cailloux, 2007, p. 22.

[6] Jetez un coup d’œil au clip de la chanson, non moins décoiffant...

[7] « Quel que soit le sujet qu’il m’arrive de traiter, amusant ou dramatique, je cherche toujours la forme la plus simple et la plus puissante pour communiquer au mieux, pour évoquer les émotions ou les événements les plus complexes de la manière la plus simple. Voilà l’essence même de la chanson, je ne pense pas être original en l’affirmant. », op. cit., p. 15 et à propos de J’ai changé, p. 16.

[8] Albin, il faut le reconnaître, est extrêmement doué dans l’art de la chute (Ton pommier, Quand j’aurai du temps, Elle aime).

[9] « Et puis, plus j’avance et plus je m’aperçois que j’ai un corps et pas seulement une tête. À mon grand étonnement, je constate que nombre de mes chansons évoquent des sensations physiques, des organes ou des situations qui mettent en jeu le corps, comme Cigare, Je te manque ou Non merci. Depuis que j’ai arrêté de fumer, j’ai pris conscience et aussi possession de mon corps. La scène reflète ces changements tout personnels. Mon corps y prend de plus en plus de place : je saute, je danse, je bouge, je vais m’asseoir au bord de la scène pour chanter avec le public, etc. », op. cit., p. 29.

jeudi 9 juillet 2009

Aux bouffes du nord




Camille - Elle s'en va
Avec Anne-Emmanuelle Deroo (danse)
et Seb Martel (guitare)

Camille et Seb Martel viennent de faire le plus beau concert que j'ai vu d'elle, et de lui. Incroyablement fort et beau, dans le théâtre élégamment délabré des Bouffes du Nord. Pendant près de deux heures je me suis dit "voilà une belle raison de faire de la musique". Ce n'est pas rien. Ça veut dire aussi que j'adorerais vivre ça avec eux.
Après le rappel, Seb appelle la danseuse Anne-Emmanuelle Deroo à les rejoindre sur scène, et, puisqu'il sait que je suis là (il m'a offert la place !), me propose de les rejoindre. Mon sang ne fait qu'un tour. Non il en fait trente, mais en une seconde.
Je ne connais pas cette chanson mais Seb m'explique qu'il y a deux accords, pas de virage dangereux, je peux me laisser aller.
Par chance quelqu'un filme.

Voilà une belle raison de faire de la musique.

vendredi 29 mai 2009

Iggy Pop - I want to go to the beach




Enregistré à la maison de Radio-France le 29 mai 2009.

Avec :
Geoffrey Burton : guitare
Albin de la Simone : piano
Hal Craigin : basse
Kevin Hupp : batterie

Iggy Pop - King Of The Dogs




Enregistré à la maison de Radio-France le 29 mai 2009.

Avec :
Parc Phaneuf : clarinette
Éric Mula : trompette
Michaël Joussain : trombone
Geoffrey Burton : guitare
Albin de la Simone : piano
Hal Craigin : contrebasse
Kevin Hupp : batterie

mardi 3 mars 2009

Bungalow (réédition 2CD 2009)

  1. Catastrophe
  2. Adrienne (en duo avec Vanessa Paradis)
  3. J'aime lire
  4. Sympa
  5. Ce pull
  6. J'avais chaud
  7. Mon ami mythomane
  8. Vendéen
  9. Parle-moi
  10. N'importe quoi
  11. Le tire-fesses

(micro concert non amplifié devant un public choriste)
  1. De bonne humeur
  2. Parle-moi
  3. J'avais chaud
  4. Le tire-fesses
  5. Ce pull
  6. Catastrophe
  7. Mes amis
  8. Vendéen
Les vidéos de cette session sont visibles dans la rubrique vidéos albin de ce site.




Photo : Grégoire Alexandre
Graphisme : Frank Loriou

Cinq7/Wagram - Éditions Wagram/Bobine

Réalisé par Albin de la Simone
Enregistré par Laurent Binder au studio Ferber en public.
Mixé par Marlon B au studio Magnetica
Avec François Lasserre (guitare), Pascal Colomb (guitare) et Raphaël Chassin (percussions)

lundi 2 mars 2009

Présentation Mellow Bungalow par Philippe Dumez


En 2008, Albin de la Simone nous ouvrait les portes de son Bungalow, un lieu qu'il a voulu aussi ouvert que celui qui l'a accueilli à Bali lors d'une retraite créative. Et même si le son de l'île n'a pas eu une influence déterminante sur sa musique, l'expérience lui a été profitable : seul face à son ordinateur portable, une guitare et deux mini-enceintes posées sur la table, Albin a pris le temps de redessiner les frontières de son univers poétique. Il n'en a pas atténué la douceur ni l'originalité, mais il a par contre raboté les portes et refait les couleurs, à l'image du rouge éclatant de la pochette. Si son auteur ne s'encombre pas des étiquettes, son troisième album est pourtant le plus pop, au sens « immédiat » du terme. Avec une légèreté inédite et un esprit ludique unique : celui qui l'a conduit à déformer sa voix pour assurer lui-même les chœurs sur la plupart des titres, à établir des rimes uniquement à base de chiffres (« Vendéen ») ou à convoquer une nouvelle galerie de personnages : l'imprévisible Adrienne, le père d'Eléonore  poursuivi par la poisse (« Catastrophe »), le philosophe du tire-fesse, l'ami mythomane... Il y a dans Bungalow moins d'autobiographie que de fantaisie non distillée.

Cet espace de jeu n'allait pas rester planté là. En 2008, quand il n'était pas aux claviers du Divinidylle Tour de Vanessa Paradis, Albin l'a fait voyager. L'occasion de donner une dimension encore plus visuelle à son univers au moyen d'un décor dédié aux sœurs Barnes, deux choristes américaines qui n'ont jamais existé que dans la tête du chanteur... et qui prennent vie tous les soirs grâce à la magie d'un marionnettiste. C'est cependant une date improvisée qui remet tout en question : en se produisant au fond d'un jardin, devant un tout petit comité, dans une formule réduite à l'essentiel (des guitares acoustiques et un batteur qui tape sur ses cuisses), Albin propose un nouvel accès à ses chansons. Sans fioritures, sans  mise en scène : plus direct. Et c'est la revanche de l'auteur sur l'arrangeur, celui qui n'a cesse de faire le grand écart entre des collaborations musicales (Salif Keita, Iggy Pop, Mathieu Boogaerts, Arthur H...) et des expériences télévisuelles (nombre d’émissions d'Arte réalisées par Paul Ouazan). Mine de rien, c'est une petite révolution qu'il tient à pousser jusqu'au bout en convoquant sa petite troupe (les indispensables Pascal Colomb, François Lasserre et Raphaël Chassin) ainsi qu'un public choriste au studio Ferber. Il glisse deux morceaux inédits au milieu du set et le tour est joué : dans un esprit proche de l'album Party des Beach Boys (celui qui donne l'impression d'avoir été enregistré sur une plage autour d'un feu de camp), Albin s'est mis à poil sans avoir à rougir. Bien au contraire, puisque ses tranches de vie ont gagné en moelleux.

Mais il n'y pas que sur scène que ses chansons ont continué à vivre. Car Bungalow n'avait pas respecté une règle d'or de la discographie simonienne : « un duo avec une créature de sexe féminin tu accompliras ». Prenant la relève de Feist (« Elle aime ») et de Jeanne Cherhal (« Ces mots stupides »), Vanessa Paradis rejoint le sérail albinien. Et c'est grâce à sa complicité que « Adrienne » s'incarne : réécrite et réenregistrée, elle n'est plus la même. Et kidnappe notre chanteur préféré au volant d'une voiture américaine dans un clip complice. Tant de travaux nécessitaient bien une nouvelle photographie du Bungalow, dont la façade a pour l'occasion été repeinte en bleu. D'où cette nouvelle édition revue et augmentée du duo en question et de l'enregistrement live précité (« Mellow Bungalow », un concept qui ne devrait pas déplaire aux fans de Donovan), qui donne un aperçu des dates à venir : car c'est en version « fond du jardin » qu'elles vont avoir lieu, avec juste l'électricité nécessaire pour porter la voix d'Albin jusqu'aux derniers fauteuils. Une page est tournée, une nouvelle histoire commence : C'est un Bungalow bleu / Adossé à la colline...  

mercredi 11 février 2009

Le tire-fesses - Mellow




Extrait de Mellow Bungalow - micro-concert non amplifié devant un public choriste
(2ème CD intégré à la re-sortie de Bungalow ! en 2009)


Avec François Lasserre et Pascal Colomb (guitares)
Raphael Chassin (percussions)


Enregistré au studio Ferber par Laurent Binder et Antoine Bordeaux
Mixé par Marlon B au studio Magnetica
Images de Julien Ravoux

De bonne humeur - Mellow




Extrait de Mellow Bungalow - micro-concert non amplifié devant un public choriste
(2ème CD intégré à la re-sortie de Bungalow ! en 2009)


Avec François Lasserre et Pascal Colomb (guitares)
Raphael Chassin (percussions)


Enregistré au studio Ferber par Laurent Binder et Antoine Bordeaux
Mixé par Marlon B au studio Magnetica
Images de Julien Ravoux

jeudi 1 janvier 2009

Adrienne



Clip écrit et réalisé par Antoine Wagner
tourné en 16 mm en septembre 2008 non loin de Paris

vendredi 11 juillet 2008

Albin de la Simone, néo-décadent


vendredi 11 juillet 2008, par Edwige


D’un album à l’autre, Albin de la Simone ne cesse d’étonner la scène de la nouvelle chanson française.
De son nom aux allures guindées nous ne connaissons rien, sinon qu’il aurait pour origine celui d’une petite rivière de Picardie. Révélation que d’ailleurs, il dément dans son journal en ligne – non sans ironie envers les journalistes et les lecteurs crédules –, en inventant une nouvelle histoire, cette fois résolument farfelue.


Simone

Dessin d’un faussaire trouvé 
dans les cadavre exquis 
en ligne du site en 2007.


En effet, la Simone est bien plus qu’un simple patronyme : c’est la marraine imaginaire d’Albin, la source de tous ses fantasmes poétiques et musicaux. Une créature non seulement sensuelle, comme semble nous le suggérer la chanson Délice, mais aussi prometteuse : n’est-ce pas elle qui, dans sa morne retraite (le silence d’un studio déserté), improvise quelques notes sur un piano artisanal, allant jusqu’à filer un morceau de vingt minutes ? N’est-ce pas elle aussi qui, dans le livret du deuxième album, superpose comme un masque son gribouillage sur le portrait d’Albin : serait-elle jalouse de son brillant filleul ? Une mystérieuse relation s’est créée entre Albin et la Simone, un étrange mélange de prédation et d’amour maternel, si l’on en croit le petit poème en prose intitulé Simone : « […] vers la fin décembre, elle me savonne et m’épile, m’enferme dans une chambre froide jusqu’au mois d’avril. Alors avec les beaux jours, ma marraine en aménorrhée me déglace avec amour et m’avale d’un trait. »
Une fois introduit dans le cercle très fermé de (la) Simone, il nous est donné de découvrir un laboratoire collectif où cette mystérieuse créature est soumise, par les adeptes eux-mêmes, aux métamorphoses les plus insensées. En effet, l’espace qu’Albin lui a consacré sur son site n’est autre qu’un atelier de cadavres exquis en ligne : les internautes inscrits sont invités à partager, croiser et combiner leurs fantaisies respectives pour engendrer des monstres. Tous les avatars de (la) Simone sont visibles en ligne dans une interminable galerie qui nous présente des specimens rares, tantôt drôles, tantôt déroutants. Un véritable cabinet de monstruosités...

P.-S.

Désolée pour ceux qui ne fréquentaient pas Albin de la Simone à cette époque, mais quand j’ai écrit cet article en 2007, l’atelier-galerie dont il question ici était encore en ligne. En effet, Albin de la Simone n’hésite pas à jeter le bébé avec l’eau du bain. Son site fait toujours peau neuve à la sortie d’un nouvel album. Pour ma part j’en ai connu trois, que j’ai fréquenté de près pendant cinq ans, et je regrette de ne pouvoir illustrer mes propos d’aucune image : les sites d’Albin de la Simone ayant toujours été en flash, aucune capture d’écran n’est possible ! Ils disparaissent en une nuit sans laisser de traces. Tout comme la Simone, d’ailleurs...

samedi 17 mai 2008

Bungalow

À la sortie de Bungalow,  comme à la sortie de chaque album, une nouvelle version de mon site www.albindelasimone.com a été crée par Ibernatus. Il était beau, et rouge.


À la ressortie de Bungalow, il est lui aussi devenu bleu.




mercredi 30 avril 2008

Catastrophe



Réalisé par Laurent Thessier avec la complicité de Christian Beuchet
Produit par Bobine de film

Ce petit film tourné chez moi devait être une présentation marrante de la chanson Catastrophe. Il est devenu un clip.

J'aime particulièrement le fer à repasser géant.

dimanche 20 avril 2008

Catastrophe ?




Paris, début du mois d'août 2003, dimanche matin, sept heures.

Il fait très chaud, la canicule bat son plein. Je monte vers les hauteurs du XXe en chantant. La nuit était parfaite et la perspective de retrouver le futon provisoirement posé au milieu de ma nouvelle chambre me réjouit. Je suis ivre et heureux, c'est une combinaison suffisamment rare pour que je la goûte.

Il est quand même sept heures du matin, et je viens de traverser Paris à pied en chantant. Voyons les choses en face, je suis roti. Les quatre étages m'achèvent. Alors que j'introduis ma clé dans la serrure-trois-points flambant neuve, je ne pense plus qu'à mon futon. Seulement, voilà. La clé ne tourne pas. Elle entre, mais ne tourne pas. Je n'en ai qu'une, c'est bien celle-ci. Elle entre. Mais ne tourne pas. Je force. Rien. Merde. Je tapote la porte, espérant débloquer quelque chose, mais non. Nib. Vu l'heure, j'hésite à taper plus énergiquement. Allons, fais marcher ta tête. Il doit y avoir une solution. C'est une serrure neuve, elle doit se faire. J'essaie de soulever la porte en tournant la clé, de la tirer vers moi. Elle rentre, mais ne tourne pas. Salope.

Devant un café fumant, au pied de chez moi, je regarde la fenêtre ouverte de la cuisine. Si seulement je pouvais escalader les quatre étages et rentrer par la fenêtre... J'appelle les pompiers, après tout, je suis enfermé dehors.

- Non monsieur, nous ne déployons pas nos échelles pour aider les gens ivres à rentrer chez eux par la cuisine. Ce dont vous avez besoin, si un café ne résout pas votre problème, c'est d'un serrurier.

- Oui nous nous déplaçons le dimanche matin avec un supplément de cent euros. En tout, pour l'intervention, il faudra compter entre sept et huit cent euros.

- Jamais !

Après tout, c'est mieux comme ça. Ils vont arriver en un éclair, ouvrir la porte avec un laser et un stéthoscope, dans une heure je serai au lit. Je me démerderai avec l'assurance.

Une heure et demie plus tard, je suis avachi dans la cage d'escalier quand un violent bruit de quincaillerie me réveille en sursaut. Un bonhomme vient de laisser tomber un seau métallique rempli d'outils devant mon oreille. Il me souffle la fumée de sa roulée dans la figure et me pose un tas de questions commençant par "alors". Alors, on a fait la fête ? Alors, on dort sur le palier ? Alors, on est enfermé dehors ?

Puis il commence son travail avec la technique de la radiographie : Il glisse un poumon ou un tibia entre la porte et le mur et essaie de faire rentrer la serrure. Avantage : technique silencieuse. Résultat : zéro. Assis par terre dans l'escalier, je lutte contre le sommeil. Toutes les minutes la lumière s'éteint, alors je dois tendre le bras pour appuyer sur un interrupteur placé un tout petit peu plus haut que mon bras n'est long.

Technique numéro deux, le trou dans le bas de la porte pour soulever la tige par le bas. Ce trou, il le creuse littéralement avec un ciseau à bois, en tapant comme un bourrin. Inconvénient : très bruyant. Résultat : zéro. Car comme le remarque mon nouvel ami, elle est neuve et de bonne qualité, cette serrure. Mes cinq nouveaux voisins sortent simultanément en pyjama l'--il hagard. J'ai peur. En tremblant, je leur explique que non je ne suis pas en train de cambrioler l'appartement de monsieur Machin (décédé), je suis le nouveau locataire, et cet homme est serrurier. Ça passe. On m'offre même du café. J'ai de la chance.

Technique numéro trois - ça commence à mal tourner - la perceuse. Le serrurier est enthousiaste. On va percer le barillet et le broyer. Mais c'est plus cher, plutôt mille euros.

- Non, trop cher, laissez tout en plan, la porte bousillée, moi sur le palier, la clé coincée. Tant pis, j'irai vivre ailleurs.

BRRRRRRRRRRRRRR !

Je ne connaissais pas telle sensation. Le bruit. L'extrême-bruit. L'immeuble entier tremble. Des centaines de gens en pyjama se précipitent vers moi depuis les étages de mon immeuble, mais aussi depuis les immeubles du voisinage. C'est la fin. Je. Au secou.

Il est dix heures. Je suis enfin chez moi. Le broyeur de barillet est parti avec un chèque de mille cinq euros que l'assurance me remboursera intégralement dans une semaine.

Aujourd'hui, quatre ans plus tard, assis en tailleurs sur la terrasse de mon bungalow d'Ubud (Bali), je cherche l'inspiration. Cette histoire absolument vraie me revient et je me dis que ça aurait pu être bien pire.

Mini site




À la sortie de Bungalow, Ibernatus a créé mon site internet et m'a proposé cette mini version exportable dans les blogs, facebook etc, comme je le fais là. Le principe était d'offrir un résumé du gros site. Mais ce qui m'a amusé le plus c'est ce petit jeu façon SIMON de mon enfance, dans lequel j'ai mis des petits sons extraits de l'album. Le site n'est plus à jour mais le jeu marche encore, entraînez-vous !

vendredi 18 avril 2008

Bungalow ! (2008)

L'écouter sur deezer




  1. Catastrophe
  2. Adrienne
  3. J'aime lire
  4. Sympa
  5. Ce pull
  6. J'avais chaud
  7. Mon ami mythomane
  8. Vendéen
  9. Parle-moi
  10. N'importe quoi
  11. Le tire-fesses
Cinq7/Wagram - Éditions Wagram/Bobine
Réalisé par Albin de la Simone et Marlon B
Enregistré et mixé par Marlon B au studio Magnetica
Avec Pascal Colomb (basse), François Lasserre (guitares), Philippe Entressangle (batterie), Fabrice Colombani (percussions)

jeudi 17 avril 2008

CATASTROPHE



Catastrophe, au Café de la Danse le 17 avril 2008.
Filmé par Foooonelle, du public.

Juste après la sortie de Bungalow. Le concert était bien en accord avec l'album : rouge pétant !

Avec :
Rose et Barbara Barnes aux chœurs et aux chorégraphies
Pascal Colomb à la basse
François Lasserre à la guitare
Raphaël Chassin à la batterie

Marie Girardin, Mélanie Devoldère et / ou Mathieu Gervaise à la marionnette
Einat Landais à la création marionnettes

Jean-Beatles au son
Aldo à la création lumière
Tesh à la régie