samedi 5 avril 2008

Bungalow ! Livret complet

Catastrophe


Il est vingt heures j'ai froid aux pieds
En pyjama sur le palier
Un courant d'air et tout bascule
Claquer sans clé je suis bien nul

Gros-Jean debout devant la porte
De mon appartement fermé
Alors qu'au feu brûle le fond
De mon dîner dans un poêlon
Aïe aïe aïe
Catastrophe

On est mardi et le mardi
Moi je repasse mes habits
Malheur n'arrivant jamais seul
Le dîner crame, le fer aussi

De la musique un verre de vin
Je l'aimais bien ce soir d'été
Mais maintenant l'eau de mon bain
Va déborder sur le parquet
Aïe aïe aïe
Catastrophe

Un courant d'air et tout bascule
Claquer sans clé je suis bien nul

Et voilà je l'entends pleurer
La fumée l'aura réveillée
Elle voudrait mais n'ouvrira pas
Éléonore n'a que huit mois
Aïe aïe aïe
Catastrophe

Ma fille les doigts dans la prise
Ma fille au milieu des couteaux
Ma fille et le piment oiseau
Ma fille enjambe le balcon
Ma fille repasse un pantalon
Ma fille allume une bougie
Et caetera et caetera
Aïe aïe aïe
Catastrophe
Aïe aïe aïe
Catastrophe




Adrienne


Fantasque et fantaisiste
Elle était romantique
Et très aphrodisiaque

Princesse à l'abandon
Elle coulait pour de bon
Et toi saint-bernard dans le fond

Elle aimait emmêler les sentiments
Toi t'aimais les démêler gentiment
Mais elle est particulièrement partie brusquement
En fanfare Adrienne
Quand tu commences à l'oublier à peine
En pleins phares Adrienne
Un matin sans crier gare
Ressort du placard

En larmes à demi-nue
Plantée devant ta vue
Elle te parle d'amour

Ton sang ne fait qu'un tour
Les souvenirs pourtant 
Te crient attention c'est du vent

Elle apaisait les hommes épousés
Elle opposait les époux apaisés
Et zou la zizanie semée elle disparaissait 
En fanfare Adrienne
Quand tu commences à l'oublier à peine
En pleins phares Adrienne
Un matin sans crier gare
Ressort du placard
Comme par hasard
Non demi-tour n'y va pas
Ou elle te croquera
Te mâchera te recrachera
Encore une fois
Demi-tour n'y va pas
Ou elle te croquera
Te mâchera te recrachera

En fanfare Adrienne
Quand tu commences à l'oublier à peine
En pleins phares Adrienne
Ce matin sans crier gare
Ressort du placard
Trop tard

J'aime lire


J'aime lire
Les grands récits de chasse
L'odeur de la besace
Le muscle du cheval
Les plumes sous les balles

J'aime lire
L'album de la comtesse
Les tresses et la détresse
J'aime quand un simple mousse
La trousse et la détrousse

J'aime lire
Les trajectoires en pente
Les épopées sanglantes
Brusquement et soudain
Pourtant tout allait bien
J'aime lire
Mais non
Je ne l'ouvrirai pas
Je la laisserai là
Cachetée silencieuse
Je ne risquerai pas

J'aime lire
Les rapports de police
Les tortures les supplices
J'aime la garde à vue
Le pas vers la bavure

J'aime lire
Les histoires de guerre
Les vraies celles d'hier
Celles qui se terminaient
Et la vie reprenait
J'aime lire
Mais non
Je ne l'ouvrirai pas
Je la laisserai là
Cachetée silencieuse
Je ne risquerai pas
Je ne la lirai pas
Je la laisserai là
Grenade silencieuse
Je ne risquerai pas

J'aime lire
Mais non tout mais pas ça
Non ça je n'aime pas
Pas ces histoires-là
Pas mes histoires à moi
Non
Je ne l'ouvrirai pas
Je la laisserai là
Je ne risquerai pas
Et je ne saurai pas



Sympa


Dans mon jardin secret 
Je serai de béton
Je n'ouvrirai jamais
Je dirai toujours non

Je taperai du poing
Hurlerai pour un rien
Mais tout ça sera loin
Vous vous n'en saurez rien
Moi
Je suis sympathique
Un peu malgré moi
Je suis sympathique
N'en profitez pas

D'un bras d'honneur tonique
Je couperai la chique
Aux vaches avachies
Qui me lèchent sans relâche

J'enragerai dans la rue
Croquerai les mollets
Mais si je montre mon cul
Vous ne le verrez jamais
Moi
Je suis sympathique
Un peu malgré moi
Je suis sympathique
Tellement sympa
  
Sympa sympathétique
Sympa Sympathétique

Dans mon jardin secret
Je serai soupe au lait
Des huiles sur de la braise
Pogo bagarre de chaises
Je hurlerai "à boire !"
Je casserai des phares
Dans mon jardin secret
Je serai plus fort que moi
Moi
Je suis sympathique
Un peu malgré moi
Je suis sympathique
Hyper sympa
Je suis sympathique
Alors aimez-moi

Sympa sympathétique
Sympa sympathétique
Sympa sympathétique
Sympa sympathétique





Ce pull


Il y a du coton dedans
Du coton et du mouton
Un mouton c'est de la laine
Elle est tondue deux fois l'an
Du coton c'est du pollen
Je l'éternue deux fois l'an

Il y a du bleu dedans
C'est un bleu de méthylène
Tout de suite après la tonte
On y fait tremper la laine
Puis on la roule en pelotes
Par amour on la tricote
Mais peu importe
Il y avait une fille dans ce pull
Je ne suis pas dupe
Il y avait une fille dans ce pull
Et dans cette jupe
Il y avait une fille dans ce pull
Il y avait une fille dans ce pull

Il y a du parfum dedans
Celui d'un corps féminin
Une empreinte poivre et sel
De la peau à même la maille
Empreinte du souvenir
De se rouler dans la paille
Mais peu importe
Il y avait une fille dans ce pull
Je ne suis pas dupe
Il y avait une fille dans ce pull
Et dans cette jupe
Il y avait une fille dans ce pull
Je ne suis pas dupe
Il y avait une fille dans ce pull
Où l'avez-vous mise
Rendez-la moi
Je tire un brin de laine rousse
Entre l'index et le pouce
Et l'amour se détricote
Et retourne à sa pelote
Et la pelote recotonne
Et le coton remoutonne
Et peu importe

Il y avait une fille dans ce pull...


J'avais chaud


Ça n'était pas Abu Dhabi ni le désert Mojave
C'était chez moi c'était Paris rien encore n'était grave
Tu m'appelais tous les lundis et tu passais quand même
C'était en plein après-midi et nous avions la flemme
J'avais chaud

À tempo tu tournais la tête te balançais les tresses
Le vent glaçait par la fenêtre où tu fumais sans cesse
C'était pour aujourd'hui peut-être ou aujourd'hui en huit
Prendre dans mes deux mains la lettre et mon courage ensuite
J'avais chaud

Mais quand tu finis la lecture de mon aveu nouveau
Quand tapait la température de mon sang de ma peau
Rien pour moi dans ton cœur trop dur rien ne verra le jour
Alors j'ai enfoui les brûlures acides de l'amour
J'avais chaud

Et cette femme que j'attire cent ans après ce jour
Est la première à m'envahir cent ans après ce jour
La première à me rafraîchir cent ans après ce jour





Mon ami mythomane


Mon ami mythomane n'a pas connu la guerre
N'a pas connu la guerre la balle dans le genou
La rizière de l'enfer les prisons de bambou
Menotté serré
Tortures et cris
Évadé vengé
Lâché par Paris
Mon ami mythomane n'a pas connu la guerre
N'a pas connu la guerre du tout

Mon ami mythomane n'a jamais fait l'amour
N'a jamais fait l'amour à des hommes et femmes
La nuit dans le velours les chaînes et les lames
Menotté au bar
Dans un ministère
Harnaché de cuir
Fouetté par la reine
Mon ami mythomane n'a jamais fait l'amour
N'a jamais fait l'amour du tout

Mon ami mythomane n'a pas connu l'étrange
N'a pas connu l'étrange le retour à la vie
En djellaba orange de son meilleur ami
Le marabout secret
Du maire de Paris
La dent arrachée
À Salvador Dali
Mon ami mythomane n'a pas connu l'étrange
N'a pas connu l'étrange du tout

Mon ami mythomane n'a pas connu la vie
N'a pas connu la vie l'enfance la famille
Le temps les saisons la bagarre et les filles
C'est du vent de l'air 
Une vue de l'esprit
De mon imaginaire
De ma mythomanie
Car mon ami mythomane n'a pas connu la vie
N'a pas connu la vie du tout






Vendéen


Pourquoi pourquoi tout à coup me couper la main
Me passer la corde au cou et serrer le nœud
Six mois passés dans ton lit je porte ma croix
Tu sombres dans la folie je rends ma carte

MAIN NŒUD CROIX CARTE

Sans mes mains c'est pas permis d'avoir de jolis seins
Sans mes mains que tu mutiles, que tu coupes à la scie
Adieu ton dernier espoir de quitter la secte
Adieu la terre moi ce soir je prends la fuite

SEINS SCIE SECTE FUITE

Je te tuerais volontiers mais j'ai peur d'être veuf
Sans repères sans parapet de tomber dans le vice
Toute une vie consacrée à devenir bonze
Toute une vie massacrée et finir bouse

VEUF VICE BONZE BOUSE

Je revois les premiers jours les fleurs et les fraises
Les grands voyages en amour la Corse en carrosse
Je nage au milieu d'un rêve mais tu me pinces
Si je me jette en arrière tu tires ma chaise
Je caresse le rêve fou d'effacer nos disquettes
Moi ton capitaine Igloo toi ma princesse inuit
J'aurais été ton mari à Villeneuve
Putain mais qu'est-ce qui t'a pris avec ma main

FRAISES CARROSSE PINCES CHAISE
DISQUETTES INUIT VILLENEUVE MAIN

Mais je ne suis pas vendéen
MAIN NŒUD CROIX CARTE
SEINS SCIE SECTE FUITE
VEUF VICE BONZE BOUSE
FRAISES CARROSSE PINCES CHAISE
DISQUETTES INUIT VILLENEUVE MAIN
VENDÉEN





Parle-moi


Étendu nu sur un futon
Éveillé mais je fais le mort
J'attends 
Le passage des mains que j'adore

Le moment où paupières serrées
Le nez fourré dans l'oreiller
Le corps en croix lourd et molasse
La goutte d'huile me glace
Oh dis-le à mon corps
Autant tu l'aimes encore
Depuis le coccyx à la nuque
Longeant l'écueil de mes vertèbres
Tes gestes doux comme le sucre
M'enchanteront du bout des lèvres
Oh dis-le à mon corps
Autant tu l'aimes encore

Parle-moi
Parle-moi
Parle-moi
Avec les mains

Étendu nu sur un futon
Éveillé mais je fais le mort
Surtout ne crois pas que je m'endors
J'attends j'attends j'attends si fort
De sentir que tu m'aimes encore






N'importe quoi



Trouvé sur le sol de ma chambre un soir en rentrant
Le cadavre d'un scolopendre baignant dans le sang
Poignard berbère droit dans le cœur l'air affolé
Le visage couvert de sueur il me fixait
N'importe quoi
Moi tétanisé par le drame blanc comme une anglaise
Je voyais le lanceur de lames caché sous ma chaise
Bombant le torse, inspirant fort en lutteur de foire
J'approchais prudemment du mort quand je reçus l'armoire
N'importe quoi

Ils étaient quatre autour de moi en collants de couleur
Les Frères Jacques de l'assassinat et ils chantaient en chœur
Par chance à cet instant ding dong ! Merde j'étais en short
Le temps de nouer un sarong et j'ouvrais la porte
N'importe quoi
N'importe quoi
N'importe quoi



Le tire-fesses


Il n’est jamais jamais trop tard
Pour faire allumer les grands phares
Sur la neige blanche et damée
De la piste déjà tracée
Quand un flocon mal aligné
Peut te faire tomber du tire-fesses
Peut te faire tomber du tire-fesses
Avant l’arrivée

Il n’est jamais jamais trop tard
Pour faire taire le baratin couard
Des diables à langue fourchue
Des fantômes du château-cul
Qui dans ton ombre s’évertuent
À te faire tomber du tire-fesses
À te faire tomber du tire-fesses
Avant l’arrivée

Il n’est jamais jamais trop tard
Pour te glisser sous mes caresses
Un coup de reins pour que trépasse
Le goût de rien et disparaisse
À jamais la sourde menace
De te faire tomber du tire-fesses
De te faire tomber du tire-fesses
Avant l’arrivée

Ou alors s’il n’est pas trop tard
Skier sur la pointe des pieds
Droit comme un i apercevoir
Les villageois derrière la haie
Et pourquoi pas tant qu’on y est
Tenter de lâcher le tire-fesses
Tenter de lâcher le tire-fesses
Avant l’arrivée









Paroles et musiques : Albin de la Simone 
(Editions Wagram - De fil en Aiguille - DR)

Sauf Vendéen
Paroles : Jeanne Cherhal et Albin de la Simone 
Musique : Albin de la Simone
(Editions Tibia - Wagram - De fil en Aiguille - DR)


Albin de la Simone
Voix, chœurs, claviers
(Helmut, pianos Melodipro et Wurlitzer, orgue Hammond B3, clavinet Hohner D6, synthétiseurs ARP 2600, Solina String Ensemble, Roland JX8P, PolyMoog, Yamaha CS60, Oberheim OBX, Vermona PerFourmer)

François Lasserre
Guitares
(Guild Starfire, Gibson SG, Höfner President, Fender Telecaster, banjo Vee)

Pascal Colomb 
Basses
(Fender Mustang et Höfner 61)

Fabrice "Cub1" Colombani
Percussions
(Congas, shakers, triangle, bata, tambourins et accessoires maison)

Philippe Entressangle
Batterie 
(Ludwig)

Marlon B
Montages, boite à rythmes Rythm King et Emu SP12, chien

Mike Marsh
Mastering au studio The Exchange

Grégoire Alexandre
Photographies

Frank Loriou
Graphisme


Enregistrement réalisé par Marlon B et Albin de la Simone



Enregistré et mixé par Marlon B au studio Magnetica 
sauf Adrienne, enregistrée par Marlon B et Didier Puydesseau aux studios Magnetica et Acousti, et mixée par Julien Delfaud au studio de la Grande Armée

Assistant de Marlon B : Jordan Koubi
Assistant de Julien Delfaud : Anaël Train
Montage album : Chab à Translab
Décor photo : Emeline Stranart assistée par Karl Marc 

Vanessa Paradis apparaît avec l'aimable autorisation des disques Barclay, un label Universal Music France

À feu Allen Carr. 
À Marlon, Pascalou, François, Philippe et Cub1. 
À Alix Turrettini, Chrystelle Desmaziers, Catherine Cuny, Alan Gac, Emmanuel Perrot et le pétulant Cinq7. 
À Olivier Touati, Charles Bensmaine et aux Auguri olympiques. 
À Marie Nowak, Stevie Ray Popeck, Louis Chedid, Jej Goldet, Isabelle Dordhain, Laurent Mercou et Amadeo pour les déclics. 
À Stéphane Berlow, Flantre, Thomas Lélu, Jean-Max Mery, JB Brunhes, José Levy, Sonia Bricout, Madame Hartemann et Lisa Deluxe. 
À Annick Raoul pour son pull. À Jeanne. 
À Abangan Bungalows, Ubud. 

À Nicole Schluss, Corinne Paradis, Barclay. 
À Vanessa Paradis

Merci.

À la mémoire de Guy Qui.

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