dimanche 22 mai 2005

Questionnaire Sophie Calle - Grégoire Bouiller, les inrockuptibles #493

Quand êtes-vous déjà mort ?
Ce matin, au moment de la sonnerie de mon réveil.
Qu’est-ce qui vous fait lever le matin ?
Je viens de vous le dire, un réveil, Ducon.
Que sont devenus vos rêves d’enfants ?
C’est un peu particulier dans mon cas, car j’ai été élevé par une bête dans une grotte. C’est ma marraine, Simone. J’ai bu au sein jusqu’à l’âge de 20 ans. Je mesure 6 mètres.
Qu’est-ce qui vous distingue des autres ?
J’ai l’impression que vous ne m’écoutez pas.
Vous manque-t-il quelque chose ?
De l’art. Peu de gens créent. Or, j’affirme que tout le monde peut être un artiste.
Pensez-vous que tout le monde puisse être artiste ?
Mais qui êtes vous ?
D’où venez-vous ?
Et que font ses parents ?
Jugez-vous votre sort enviable ?
Depuis que j’ai renoncé à faire quoi que ce soit de mon argent, j’estime avoir une vie enviable, oui. Sauf lorsque je fais la vaisselle.
À quoi avez-vous renoncé ?
...
Que faites-vous de votre argent ?
...
Quelle tâche ménagère vous rebute le plus ?
(tousse).
Quels sont vos plaisirs favoris ?
Écouter Simone. Elle joue merveilleusement du piano. Elle est géniale. Elle a fabriqué son piano toute seule avec des trucs récupérés. J’adorerais qu’elle me l’offre.
Qu’aimeriez-vous recevoir pour votre anniversaire ?
Tout sauf un T-shirt trop grand de Phil Collins, un DVD d’Austin Powers ou un slow d’Elton John vieux. Je déteste.
Citez trois artistes vivants que vous détestez.
Je ne répondrai pas à cette question vicelarde qui cherche de manière détournée à savoir quels artistes vivants on déteste. C’est de la manipulation sournoise.
Que défendez-vous ?
La liberté de m’arrêter de répondre maintenant. Je sens que je faiblis.
Qu’êtes-vous capable de refuser ?
Rien... OK, je continue.
Quelle est la partie de votre corps la plus fragile ?
Les yeux. Je n’aime pas voir. Quelquefois, je me réveille, je déjeune, et puis je vois. Je n’aime pas ça. Ça m’agace.
Qu’avez-vous été capable de faire par amour ?
Par amour, j’écoute les reproches, j’essaie de les comprendre, de changer.
Que vous reproche-t-on ?
Rien.
À quoi vous sert l’art ?
À me faire aimer plus que les autres, sans doute.
Rédigez votre épitaphe ?
« À l’hôpital Velpeau ? »
Sous quelle forme aimeriez-vous revenir ?
En réveil, pour devenir un agresseur !

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